Le statut d’auto entrepreneur est loué pour sa simplicité. Vos obligations en matière de comptabilité sont restreintes, ce qui vous libère du temps pour vous consacrer au développement de votre affaire. Cependant, il est faux de dire que vous n’avez pas à vous soucier de la TVA auto-entrepreneur. En effet, le statut en est exempt, mais jusqu’à un certain seuil seulement. Voici toutes les conditions pour connaître le protocole TVA/sans TVA lié à votre micro-entreprise.
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Nos dirigeants rivalisent d’ingéniosité pour créer de nouvelles taxes et la France peut s’enorgueillir d’avoir inventé la TVA, appliquée aujourd’hui dans le monde entier. Il faut rendre hommage (ou pas) au jeune inspecteur des finances de 37 ans, Maurice Lauré, diplômé de l’École polytechnique, qui inventa le 29 mars 1954 la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Cette fameuse TVA remplaça la taxe à la production alors effective.
Plutôt que de demander au dernier vendeur de verser à l’État la totalité de cet impôt de consommation, Maurice Lauré a prévu que chaque entrepreneur intervenant dans le circuit de production, puis de distribution (fabricant, grossiste et détaillant) payerait l’impôt sur la valeur qu’il ajouterait au produit.
Au passage, le polytechnicien délesta l’État en exigeant des entreprises qu’elles collectent pour lui la TVA.
Le principe de la TVA est de la faire payer par le consommateur, après avoir été collectée par les entreprises. Il s’agit donc d’un impôt indirect. Lorsque vous achetez un bien ou un service, vous réglez la somme TTC (Toutes Taxes Comprises). Les entreprises fonctionnent sur des prix HT (Hors Taxes). La différence entre le montant TTC et le montant HT équivaut à la TVA.
Chaque entreprise est chargée de collecter la TVA sur les biens et services qu’elle vend, puis elle la reverse au SIE, le Service des Impôts des Entreprises.
Comme nous allons le détailler plus bas, la collecte de la TVA auto-entrepreneur ne s’applique qu’au-delà d’un certain seuil dépassant la franchise autorisée.
Il est important que vous connaissiez le taux de TVA correspondant à votre activité d’auto entrepreneur si vous dépassez le seuil de franchise.
La création du statut de l’auto entrepreneur avait pour objectif de faciliter la création d’entreprise et d’aider des gens à se lancer à leur compte, sans investissement trop important et sans prendre trop de risques. Accessible à tous, le statut permet à des chômeurs de créer leur propre emploi, ainsi qu’à des salariés de tester leur idée, tout en conservant leur emploi, jusqu’à ce qu’ils puissent vivre pleinement de leur activité.
Il était donc crucial que la partie comptabilité fut simple et ne nécessite pas le recours à un comptable professionnel. L’auto entrepreneur devait lui-même gérer sa comptabilité, avec des outils rudimentaires pour commencer, puis éventuellement avec un logiciel de comptabilité professionnel lorsque son activité prenait de l’ampleur.
Pour respecter cette règle de base, il fut décidé de déterminer un seuil de chiffre d’affaires. Le franchir obligeait le dirigeant à quitter le statut d’auto entrepreneur et adopter un autre statut, soumis à la TVA.
Tant que vous demeuriez en dessous de ce seuil, vous régliez les achats pour votre microentreprise en TTC, comme tout consommateur (et ne pouviez la récupérer) et vous vendiez vos produits ou services en HT. Vous deviez alors mentionner sur vos factures : TVA non applicable, art. 293 B du CGI.
Comme toujours, les politiques ont complexifié le système qui était très simple jusqu’au 1er janvier 2018. Avant cette date, la franchise était liée au statut auto entrepreneur et n’était jamais facturable.
Depuis, les plafonds des chiffres furent revus à la hausse, mais un seuil de franchise de TVA fut intégré, ce qui implique que vous pouvez vous retrouver soumis à la TVA, tout en conservant votre microentreprise. Ces seuils et plafonds dépendent de la nature de votre activité.
Si vous exercez une activité d’artisan ou une profession libérale :
Si vous êtes commerçant :
Lorsque vous déclarez un chiffre d’affaires compris entre le seuil de franchise de la TVA et le seuil majoré, vous pouvez encore prétendre à la franchise de TVA durant l’année suivante. En revanche, si vous récidivez deux années de suite, vous êtes soumis à la facturation et déclaration de TVA dès le 1er janvier de la troisième année.
Si vous dépassez le seuil majoré de TVA au cours d’une année civile, vous perdez instantanément le bénéfice de la franchise de TVA auto-entrepreneur, à compter du premier jour du mois de dépassement.
Certaines activités sont exclues de la franchise de TVA, ce qui implique qu’elles ne peuvent être exercées sous le régime de la microentreprise. Si vous êtes concerné par la liste qui suit, vous devez vous tourner vers un autre statut, comme l’EURL, L’EIRL, la SAS ou la SASU.
Tant que vous demeurez en dessous des seuils précédemment détaillés, votre facturation reste HT. N’oubliez jamais de faire figurer la mention « TVA non applicable — article 293 B du CGI » sur chacune de vos factures.
Lorsque vous ne bénéficiez plus du seuil de franchise de TVA, vous devez retirer cette mention et facturer comme toute entreprise classique, en affichant obligatoirement le détail avec :
Pour effectuer votre déclaration de TVA auprès des impôts, vous devez créer un compte en ligne sur leur site. Vous devez également demander aux impôts de vous fournir un numéro de TVA intracommunautaire. Vous allez normalement le recevoir rapidement, sous 48 heures. Ce numéro devra obligatoirement apparaître sur chacune de vos factures, avec votre numéro Siret et votre code APE.
Vous avez le choix entre deux formules pour acquitter votre TVA auprès des impôts.
Si vous adoptez le régime réel normal, vous devez déclarer mensuellement votre TVA et l’acquitter au fur et à mesure.
Si vous préférez le régime simplifié d’imposition, votre déclaration de TVA devient annuelle. Vous devez l’envoyer avant le deuxième jour ouvré suivant le 1er mai et déclarer la TVA concernant l’année précédente.
Ce chiffre sert de base pour le calcul des impôts qui vont alors estimer le montant de votre premier acompte à verser au mois de juillet et du second que vous devez acquitter en décembre.
La régularisation de cette estimation — en votre faveur ou en votre défaveur — a lieu après la déclaration définitive de l’année suivante.
Dès lors que vous dépassez le seuil de la franchise qui vous oblige à la facturer, votre comptabilité devient instantanément plus compliquée. Le passage entre ces deux états est aussi très délicat. Rappelez-vous que vous avez droit à deux années consécutives si votre chiffre oscille entre le seuil et le seuil majoré, mais que vous devez immédiatement facturer la TVA si vous franchissez le seuil majoré en cours de route.
Les déclarations de TVA font l’objet de contrôles drastiques, car la taxe représente une manne non négligeable pour l’État. En effet, la collecte de la TVA représente près de la moitié de ses recettes fiscales (44,9 %, soit 186 milliards d’euros en 2019). Pour comparaison, l’impôt sur le revenu est loin derrière, avec 21 % des recettes (soit 87 milliards d’euros en 2019). Viennent ensuite l’impôt sur les sociétés (16,1 %), la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques ou TICPE (4,1 %) et les autres impôts directs et indirects (13,9 %).
Pour vous assurer de ne commettre aucune erreur, vous avez tout intérêt à passer par un logiciel de comptabilité professionnel dédié à l’auto entrepreneur, à moins que vous ne dépassiez votre seuil avec un tout petit nombre de factures au montant important. Si vous multipliez les factures, une erreur est vite arrivée et les conséquences peuvent être fâcheuses. Vous devrez alors payer des arriérés de TVA, ainsi que d’éventuelles pénalités, qui vont sérieusement grever votre trésorerie, voire mettre votre activité en péril.
Avec un bon logiciel, vous êtes prévenu dès lors que vous atteignez les seuils et le mécanisme de facturation de la TVA devient automatique.
Dépasser le seuil de franchise de la TVA auto-entrepreneur influe sur la comptabilité de votre microentreprise, ce qui en incite certains à veiller scrupuleusement à ne jamais franchir le pas. Cependant, la facturation de la TVA peut être considérée comme un avantage, selon votre activité.
Premier point non négligeable, si vous franchissez le seuil, cela implique que votre microentreprise se développe très honorablement. Par ailleurs, ne pas collecter la TVA signifie que vous ne pouvez pas la récupérer sur vos achats de biens et services. Ceci peut constituer un handicap :
Si vous vous trouvez dans l’un de ces cas, la déclaration de TVA devient un avantage et un atout. C’est la raison pour laquelle certains auto-entrepreneurs préfèrent le régime réel d’imposition.
Le premier avantage de la franchise de TVA est de faciliter grandement votre comptabilité, ainsi que la gestion de votre microentreprise. Vous n’avez pas à faire de différence entre des clients particuliers ou professionnels et vous êtes exempté de déclaration de TVA, mensuelle ou annuelle.
Par ailleurs, dans certaines activités, ne pas inclure de TVA devient un atout concurrentiel. Un client particulier n’a pas de TVA à acquitter sur votre facture, ce qui vous donne un avantage sur une entreprise classique dont le tarif sera alourdi par la taxe.
À vous de voir quels sont vos avantages à facturer avec ou sans TVA en fonction de votre activité et de la nature de vos clients. Il peut parfois être avantageux de demeurer en dessous du seuil de TVA pour ne pas perdre votre avantage concurrentiel (et ne pas vous compliquer la vie), ou au contraire le franchir pour tirer des bénéfices intéressants pour votre activité.
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