12/2/2025

Réforme micro-entreprise : le nouveau seuil à 25 000€ expliqué

Découvrez ce que la réforme micro-entreprise à 25 000€ implique pour votre activité : enjeux, avantages, risques et conseils pour anticiper les changements.

La micro-entreprise, anciennement appelée auto-entreprise, est un régime simplifié très populaire en France. Il permet à des milliers de personnes de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale de façon plus souple et moins coûteuse qu’une entreprise « classique ». Ces dernières années, le régime a fait l’objet de nombreuses évolutions : hausse des plafonds de chiffre d’affaires, simplification des démarches, ajustements fiscaux, etc.

Aujourd’hui, une nouvelle mesure fait parler d’elle : la réforme de la micro-entreprise qui prévoit de fixer un nouveau seuil à 25 000€. Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour les porteurs de projet, les indépendants en activité et l’écosystème entrepreneurial français ? Cet article vous propose une analyse complète pour mieux appréhender cette réforme, ses enjeux et son impact potentiel sur votre activité.

Qu’est-ce que la micro-entreprise ?

Définition

La micro-entreprise (ou régime auto-entrepreneur) est un régime ultra-simplifié destiné aux entrepreneurs individuels. L’objectif est d’encourager la création d’entreprise en réduisant les formalités administratives, comptables et fiscales.

  • Formalités réduites : un enregistrement simplifié et des cotisations sociales calculées sur la base du chiffre d’affaires réellement encaissé.
  • Obligations comptables légères : tenue d’un livre de recettes et, dans certains cas, d’un registre des achats.
  • Imposition simplifiée : possibilité d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, ou bien pour le régime classique de la micro-entreprise.

Qui est concerné ?

Le régime de la micro-entreprise s’adresse aux entrepreneurs individuels qui souhaitent exercer :

  • Une activité commerciale,
  • Une activité artisanale,
  • Ou une activité libérale relevant de la CIPAV ou de l’URSSAF.

Jusqu’ici, la principale condition d’éligibilité repose sur le respect de seuils de chiffre d’affaires annuels fixés par la loi.

Les seuils actuels

Avant d’aborder la réforme à 25 000€, rappelons les seuils de chiffre d’affaires en vigueur (montants susceptibles d’évoluer chaque année) :

Activités de vente de marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place, ou prestations d’hébergement (BIC) :

  • Seuil actuel avoisinant 176 200€ (sur 12 mois).

Activités de prestations de services (BIC et BNC), professions libérales :

  • Seuil actuel avoisinant 72 600€ (sur 12 mois).

Franchise en base de TVA :

  • Pour les activités de vente, le seuil de chiffre d’affaires permettant de bénéficier de la franchise en base de TVA est généralement aligné sur celui de la micro-entreprise, avec quelques variations.
  • Pour les prestations de service, il tourne aussi autour des mêmes paliers.

Ces plafonds ont été rehaussés au fil du temps pour permettre à plus d’entrepreneurs de profiter de la simplicité du régime. Cependant, la réforme annoncée amènerait un changement significatif : un nouveau seuil autour de 25 000€.

En quoi consiste la réforme à 25 000€ ?

Un nouveau seuil d’éligibilité ?

Selon les premières informations (à prendre avec précaution, car un projet de loi peut encore être modifié avant son adoption définitive), le gouvernement envisagerait d’introduire un nouveau plafond de 25 000€. Toutefois, il existe un certain flou autour de cette mesure, car il faudrait clarifier :

  • S’il s’agit d’un plafond unique : un seuil général appliqué à toutes les activités, sans distinction entre ventes et prestations de service.
  • S’il s’agit d’un seuil spécifique : par exemple, un seuil en dessous duquel la déclaration de chiffre d’affaires et le paiement de cotisations seraient allégés, ou bien un seuil permettant de bénéficier de certaines exonérations.

Les motivations du gouvernement

Pourquoi introduire un seuil à 25 000€ alors que les plafonds de chiffre d’affaires sont actuellement plus élevés ?

  • Lutter contre la fraude ou les abus : certains professionnels estiment que les seuils actuels (72 600€ / 176 200€) peuvent favoriser des abus ou des distorsions de concurrence.
  • Clarifier les démarches : un seuil plus bas pourrait redéfinir la frontière entre le micro-entrepreneur « occasionnel » et l’entreprise plus structurée.
  • Encourager la transition vers l’entreprise individuelle classique : forcer les micro-entrepreneurs qui dépassent 25 000€ à envisager un autre statut (EI, EURL, SASU…) pour mieux accompagner leur croissance.

Calendrier de la réforme

À ce stade, les discussions laissent entendre une possible mise en place au cours de l’année prochaine ou dans les deux ans à venir. Le calendrier législatif exact dépendra de la complexité du projet, des débats parlementaires et des retours des différents acteurs économiques (chambres de commerce, artisans, syndicats professionnels…).

Les avantages potentiels de cette réforme

Une meilleure visibilité

Avec un seuil plus bas et clairement identifié (25 000€), certaines personnes qui souhaitent exercer une activité d’appoint ou se lancer en test pourraient y voir plus clair.

  • Sécurité : elles sauraient qu’en cas de chiffre d’affaires inférieur à 25 000€, elles restent dans un cadre très simplifié et peu coûteux.
  • Prévisibilité : la gestion administrative et fiscale serait potentiellement plus stable.

Un statut (re)centré sur les petits revenus

La micro-entreprise est à l’origine un régime pensé pour compléter un revenu principal ou débuter une activité à faible chiffre d’affaires. Certains estiment qu’un plafond à 72 600€ (ou 176 200€ pour la vente) est trop élevé pour justifier un régime aussi simplifié.

  • Un seuil de 25 000€ recentrerait le dispositif sur sa vocation première : l’entrepreneuriat de « petite envergure » ou complémentaire.

Simplification des obligations fiscales et sociales

Si le gouvernement accompagne ce seuil de 25 000€ d’une simplification accrue (déclarations moins fréquentes, taux de cotisations réduits en dessous d’un certain CA, etc.), cela pourrait encourager encore plus de personnes à se lancer.

Les inconvénients et critiques

Une baisse drastique des plafonds actuels

Pour beaucoup de micro-entrepreneurs, passer de 72 600€ à 25 000€ serait un choc, voire un frein à la croissance. Certains y voient :

  • Un risque de voir les créateurs limiter volontairement leur développement pour ne pas sortir du régime,
  • Une remise en cause de la souplesse acquise ces dernières années.

Moins d’attractivité par rapport aux autres formes d’entreprise

Avec un plafond aussi bas, de nombreux indépendants dépasseraient rapidement ce seuil et devraient alors passer à un autre statut (EI, EURL, SASU…). Or, ces formes plus « lourdes » impliquent :

  • Des formalités de création plus coûteuses,
  • Des obligations comptables et légales plus strictes,
  • Des charges sociales plus élevées en cas de bénéfices importants.

Des incertitudes pour les auto-entrepreneurs en place

Les micro-entrepreneurs déjà installés pourraient se retrouver dans une situation délicate :

  • Incertitude sur la date d’entrée en vigueur de la réforme,
  • Nécessité éventuelle de modifier leur régime, leur comptabilité ou leur mode de facturation,
  • Risque de devoir basculer dans un statut plus complexe si leur chiffre d’affaires dépasse 25 000€.

Comment se préparer en tant que micro-entrepreneur ?

Anticiper l’évolution de son chiffre d’affaires

Si vous êtes déjà micro-entrepreneur, évaluez de manière réaliste :

  • Votre prévision de chiffre d’affaires à court et moyen terme,
  • Votre clientèle et votre potentiel de développement.

En fonction de ces éléments, posez-vous la question : « Vais-je dépasser les 25 000€ annuels ? » Si oui, il peut être judicieux de réfléchir à un autre statut juridique plus adapté à votre croissance.

S’informer sur les différents statuts d’entreprise

En prévision de la réforme, ou si vous flirtez déjà avec les plafonds actuels, renseignez-vous sur les statuts alternatifs :

  • Entreprise Individuelle (EI),
  • EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée),
  • SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).

Chacun présente ses avantages (responsabilité limitée, régime social du dirigeant, régime fiscal…) et ses inconvénients (formalisme, coûts, obligations déclaratives). Mieux vaut connaître toutes les options avant de devoir réagir en urgence !

Consulter un expert

Il peut être particulièrement utile de prendre rendez-vous avec :

  • Un comptable ou un expert-comptable : pour évaluer l’impact de la réforme sur vos marges, vos coûts et votre rentabilité.
  • Un avocat ou juriste spécialisé : pour bien comprendre les obligations légales, fiscales et sociales liées à votre statut.

Conclusion

La perspective d’une réforme visant à fixer un nouveau seuil de chiffre d’affaires pour les micro-entreprises à 25 000€ suscite autant de questions que de débats. D’un côté, certains y voient un retour à l’essence même de la micro-entreprise : soutenir des petits entrepreneurs, des activités complémentaires ou des projets en démarrage. De l’autre, cette mesure risque de restreindre la croissance de milliers de travailleurs indépendants qui, sans ce régime simplifié, pourraient avoir plus de difficultés à se développer.

Si vous êtes concerné par ce projet de réforme, la clé est de rester informé et de bien anticiper. Scrutez les annonces du gouvernement et les retours des chambres consulaires, rapprochez-vous de professionnels du chiffre (experts-comptables) et du droit (avocats) pour envisager des solutions alternatives. L’entrepreneuriat est un parcours dynamique et cette réforme en est un nouvel exemple : il faut savoir s’adapter pour continuer de faire grandir son projet de manière sereine et pérenne.

En résumé :

  • La micro-entreprise est un régime qui permet une création d’activité simplifiée.
  • Les seuils actuels (72 600€ / 176 200€) pourraient être modifiés par une réforme prévoyant un nouveau plafond de 25 000€.
  • Cette baisse pourrait recentrer le dispositif sur les petites activités et lutter contre certains abus.
  • Elle pose toutefois des questions sur la croissance des indépendants, l’attractivité du régime et la nécessité, pour certains, de migrer vers des statuts plus complexes.
  • Mieux vaut suivre de près l’évolution législative, anticiper l’impact sur votre chiffre d’affaires et, si besoin, vous faire accompagner pour choisir le statut d’entreprise le plus adapté à votre activité.

À suivre, donc, pour connaître les modalités précises et la date d’entrée en vigueur de cette potentielle réforme !

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