Le budget de trésorerie s’impose comme un outil indispensable pour piloter votre entreprise. Il vous offre un état des lieux des fonds dont vous disposez à un instant T. Vous connaissez ainsi les sommes dont vous disposez pour acquitter vos factures et prévoir d’éventuels investissements. Construire un budget de trésorerie ne s’improvise pas. Nous vous proposons dans cet article un mode d’emploi pour le construire et le piloter aisément, afin d’y voir plus clair dans la stratégie de votre entreprise.
Rappelons tout d’abord que la trésorerie d’une entreprise est un concept comptable qui permet de mesurer les disponibilités financières de l’entreprise, c’est-à-dire la somme d’argent immédiatement mobilisable en banque à un instant donné.
Le budget de trésorerie se présente sous forme de tableau qui récapitule chaque mois les encaissements et décaissements prévisionnels de l’entreprise sur une période définie. Il est le plus souvent établi sur 12 mois, mais rien ne vous y oblige. Vous pouvez en effet moduler la période, afin de vous adapter à la vie de votre entreprise et des phases particulières qu’elle traverse, qu’elles soient positives ou négatives.
Le budget de trésorerie se compose de trois parties :
Il existe trois différences majeures entre votre budget de trésorerie et votre budget prévisionnel :
Par conséquent, le budget prévisionnel fixe vos objectifs annuels et le budget de trésorerie confirme que vous disposez des fonds pour les financer.
L’outil le plus simple pour construire votre budget de trésorerie est le tableau Excel. Toutefois, il apparaît préférable de vous servir de votre logiciel de comptabilité qui doit vous offrir la possibilité d’effectuer des exports paramétrables. Vous gagnez ainsi un temps considérable et êtes à l’abri des erreurs de saisies, ainsi que des oublis.
Établir le prévisionnel des encaissements
Votre première tâche est d’établir l’ensemble des recettes prévisionnelles de votre entreprise. Vous pouvez vous baser sur votre compte de résultat ou utiliser les outils proposés par votre logiciel de facturation.
Le budget des encaissements tient compte du décalage entre l’émission d’une facture et la date de son paiement. Par ailleurs, vous devez préciser le taux de TVA appliqué et renseigner dans votre tableau le montant en euros TTC à la date réelle d’encaissement.
Les encaissements principaux sont constitués des :
Aux rentrées d’argent des encaissements, vous opposez ensuite les sorties d’argent qui composent les décaissements. Vous devez établir l’ensemble de vos charges, répertoriées par catégories, qu’elles soient ponctuelles ou récurrentes. Appuyez-vous à nouveau sur votre compte de résultat pour ne rien oublier.
Là encore, tenez compte des délais de règlement que vous avez négociés avec vos prestataires et fournisseurs. Intégrez la TVA pour renseigner des sommes en euros TTC. Par ailleurs, vous devez anticiper dans votre budget les montants de TVA à décaisser.
Les décaissements récurrents sont constitués des éléments suivants :
Les charges fixes sont les plus faciles à gérer, car, par définition, elles sont prévisibles avec une grande précision.
Ajoutez ensuite les charges ponctuelles, en fonction de votre activité :
Il importe de paramétrer votre outil comptable, afin de gérer correctement les délais de paiement, en tenant compte de la TVA et de ses différents taux. On parle de fait générateur de TVA : il désigne le moment où les conditions légales pour que la TVA devienne exigible sont remplies. Ainsi, vous provisionnez la TVA collectée ou déductible dans votre budget de trésorerie.
Pour ce qui concerne vos clients, fournisseurs et prestataires, vous devez les catégoriser en fonction des délais de paiement ou d’acquittement de facture, afin de les ventiler correctement dans votre budget de trésorerie. Tenez également compte des échéances, car certaines factures sont fractionnées et réglées ou dues sur plusieurs échéances, par exemple 30 % à la commande et le solde à la livraison.
Si vous êtes auto-entrepreneur et que votre chiffre d’affaires s’avère inférieur au seuil de franchise de TVA, vous avez la chance de ne pas être confronté au casse-tête de la TVA. Dans les autres cas, il est essentiel d’inclure les mouvements de TVA qui affectent votre budget de trésorerie.
Si vous n’êtes pas encore familier de la TVA, voici ses grands principes :
Si votre solde de TVA est positif, vous devez rembourser l’État et procéder à un décaissement qui doit être inscrit dans votre budget de trésorerie. Cette somme pouvant être importante, vous devez paramétrer au plus juste son calcul en tenant compte des différents taux de TVA, ainsi que du fait générateur de TVA. Enfin, vous paramétrez l’entrée des mouvements de TVA selon le régime de déclaration propre à votre entreprise qui peut être annuel, semestriel, trimestriel ou mensuel.
Dès lors que vous avez intégré les encaissements et les décaissements à votre budget de trésorerie, vous êtes en mesure de déterminer votre solde de trésorerie en fin de mois. Pour le connaître, vous considérez votre solde de trésorerie en début de mois auquel vous ajoutez les encaissements et dont vous déduisez les décaissements.
Le solde de trésorerie constitue un élément capital pour évaluer la santé financière de votre entreprise. S’il est positif, vous pouvez poursuivre vos investissements et acquitter vos dettes ; s’il est négatif, vous devez au plus vite réviser votre stratégie, car vous ne pourrez pas assumer les dettes (charges, salaires, factures, impôts, etc.) et vous ne pourrez pas réaliser les investissements nécessaires pour atteindre vos objectifs.
Prenez vraiment le temps de bâtir votre budget de trésorerie, car son importance est cruciale pour l’avenir de votre entreprise. Exploitez au mieux votre logiciel de comptabilité qui doit vous proposer des outils pertinents pour paramétrer votre tableau et vous offrir des résultats de la plus grande précision.
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